Le havresac (dit sac " as de carreau ")
La forme originelle date de 1893. Dans les 2 premières années de guerre, quelques modifications sont apportées mais la forme de base ne change pas. Le modèle d'entrée en guerre possède des sangles en cuir noir et la toile cirée qui forme le havresac est très sombre. En 1915, avec la venue du bleu dans l'uniforme, la teinte de cette toile s'approche du gris-bleu. Dès 1916, avec la réforme des cuirs, les sangles et le cuir du havresac deviennent de couleur fauve. La toile cirée devient de couleur beige et quelques modifications sont apportées dans la manière dont les sangles de cuir sont cousues à cette toile.
Les manières de monter l'équipement sur le havresac sont multiples, chaque soldat disposant à sa guise son matériel. Seule la gamelle individuelle trône invariablement sur le sommet du sac, inclinée vers l'arrière pour permettre le tir couché.
Remplie des effets du soldat puis monté de tout l'équipement, le poids du havresac peut atteindre 20 à 25 kg. Si l'on ajoute à cela le poids des 2 musettes pleines, des 3 cartouchières remplies de munition, du bidon et des grenades, on imagine le fardeau que devait transporter le soldat lorsqu'il partait pour les tranchées.
Le havresac contient à l'intérieur :
- une chemise de rechange (habituellement au fond du sac en guise de matelassure) ;
- la vareuse quand elle n'est pas portée (juste sous la palette de fermeture, c'est donc elle qui est accessible en premier) ;
- une paire de lacets ;
- une paire de chaussettes renouvelée tous les mois, en laine pour l'hiver, mi- laine mi- coton pour l'été. Durant l'hiver 1916-1917, une seconde paire de rechange est fournie ce qui porte à 3 le nombre de paires par homme ;
- une paire de bretelles de rechange ;
- un second mouchoir ;
- le bonnet de police ;
- une brosse à habit ;
- une trousse à couture ;
- de la lessive ;
- du savon et le nécessaire de toilette (serviette) ;
- une lampe de tranchée ;
- le matériel pour nettoyer l'arme (4 par escouade) et la boîte de graisse ;
- le tiers de baguette de fusil, glissé dans la poche de la patte lette pour éviter de la perdre ;
- des compresses de protection pour le masque à gaz ;
- un sachet de pansements individuels ;
- divers ustensiles de cuisine que les soldats se répartissent (marmite, cantine, couverts, seau en toile, ouvre-boîtes…).
Au-dessus et sur les côtés (liste non exhaustive car de nombreuses variantes sont trouvées) :
- une couverture ;
- une toile de tente avec ses piquets et les 3 sardines ;
- une seconde paire de chaussures ;
- un ou plusieurs outils individuels ;
- un ou plusieurs ustensiles de campement collectif ;
- un sceau à eau en toile ;
- une gamelle individuelle.
Les courroies d'attache :
- la courroie de sautoir de 35 cm de long. Elle retient la capote ou la toile de tente lorsqu'elles sont portées en sautoir (ou bien le manche de l'outil portatif individuel dans certains cas) ;
- la grande courroie de charge de 1 m 72 de long (25 trous). Elle sert soit à arrimer la gamelle et le campement collectif, soit la gamelle de campement (plat a 4 ou la marmite de campement) ;
- 2 courroies de capote de 75 cm (12 trous), placées à droite et à gauche du sommet du sac ;
- 2 courroies de côté de 52 cm (11 trous) placées à droite et à gauche du sac.